Le Free State que veulent créer ces ultralibéraux est un État au gouvernement quasi inexistant, sans réel pouvoir. Alors qu'on peut voir en ce moment les conséquences désastreuses qui se produisent lorsqu'on laisse la concurrence sans limites en se fiant aux lois du marché, ces personnes qui entendent reprendre à leur compte la devise du New Hampshire « Live free or die » pensent que mettre des blocages contre les monopoles est mauvais et freine les progrès techniques en même temps que la concurrence. Le rôle du gouvernement doit selon eux se limiter à protéger la liberté, la vie et la propriété.

Ils veulent réduire au minimum les impôts et taxes locales ou fédérales. Chacun doit, selon eux, pouvoir faire ce qui veut tant qu'il ne nuit pas à son voisin (ils considèrent par exemple comme une bonne chose l'absence d'obligation du port du casque ou de la ceinture de sécurité dans le New Hampshire, prétendant que cela fait parti d'une culture de responsabilité). Les libertés collectives seraient sacrifiées au profit des libertés individuelles. Conformément à ces idées, les habitants déjà installés donnent des astuces aux nouveaux venus pour, par exemple, ne pas placer leurs enfants dans le système éducatif public mais dans des écoles privées ou les scolariser à domicile.

Si le New Hampshire a été choisi, ce n'est pas par hasard : impôts peu élevés, faible implication de l'État, peu de chômage, peu de criminalité, peu de réglementations… sans parler de sa devise « Live free or die » (Vivre libre ou mourir)

La FSF (pour Free State Foundation, à ne pas confondre avec la bien plus connue Free Software Foundation) a pour but de cumuler 20.000 adeptes habitant le New Hampshire, et d'utiliser ces « colons », en particulier les FA (pour free activistes) qui tiennent un rôle important dans la vie politique et/ou ont une forte influence sur des communautés de cet État, pour faire du New Hampshire ce qu'ils appellent le « Free State ». Concrètement, celà consiste à limiter le rôle de l'État au minimum possible, ainsi que les taxes et impôts fédéraux ou locaux.

Le projet est loin d'être réalisé, puisqu'il y a pour l'instant moins de 600 habitants du New Hampshire et 8000 personnes au total soutenant activement le Free State Project (d'après les statistiques du site web officiel), mais ça fait quand même froid dans le dos de penser qu'un projet si énorme et à la fois si absurde au vu des évènements actuels puisse passer relativement inaperçu.

Finalement, ce genre de projets utopiques (créer une société nouvelle en rassemblant des personnes partageant un même idéal) n'est pas réservé aux personnes prônant le bien collectif, les valeurs de partage, d'altruisme, etc. Les grands projets un peu fous qui rassemblent des gens et les poussent à travailler main dans la main peuvent aussi servir des objectifs bien moins nobles tels que le repli sur soi et sur ses petites libertés personnelles.