Être aveugle aujourd'hui

On peut être aveugle de naissance ou le devenir suite à un accident, une maladie… Un certain nombre d'aveugles développent un ou plusieurs sens (l'ouïe, le touché…) plus fortement que la moyenne pour compenser leur absence de vision. Alors que certains ressentent un manque, pour d'autres, la cécité est un état normal (généralement pour les aveugles de naissance). Mais dans une société de médiats, et particulièrement de médiats visuels (télévision, livres, affiches, etc.) comme la notre, le fait d'être aveugle met ces personnes en marge de la société. L'informatique est sans doute un des domaines où un aveugle et un voyant peuvent se retrouver le plus égaux, grâce à des outils adaptés. Pourtant, bien qu'il existe des solutions pour rendre l'informatique accessible aux mal-voyants et aux aveugles, cela ne semble pas être une priorité pour les grands décideurs.

L'informatique pour les aveugles et mal-voyants

Rapide tour d'horizon

La dépendance à une personne voyante pour pouvoir accéder aux mêmes outils informatiques que les voyants n'est pas une fatalité. Il existe cependant peu d'outils permettant l'accès autonome des mal-voyants et des non-voyants à l'informatique. De plus, le marché étant limité, le choix de produit proposé est très réduit et ceux-ci sont souvent vendus à des prix exorbitants.

Les principaux outils de lecture d'écran (appelés aussi revues d'écran) permettent de convertir les textes affichés à l'écran en une synthèse vocale (une voix -plus ou moins fluide et humaine suivant la qualité du logiciel utilisé- qui lit le texte) ou en braille. La deuxième solution nécessite du matériel supplémentaire (plage braille), tandis que la première ne nécessite qu'une sortie audio (des enceintes). Les deux types de conversion de texte peuvent êtres installées sur un même ordinateur, laissant le choix à l'utilisateur de la méthode à utiliser (certains logiciels proposent d'ailleurs les deux options).

En plus d'un clavier en braille, il peut être agréable de pouvoir naviguer grâce à des commandes vocales, ce qui nécessitera un micro, mais aussi un logiciel de reconnaissance vocale adapté.

L'utilisateur peut acquérir du texte de différentes manières, ayant toutes des qualités et des inconvénients. La manière la plus basique d'acquérir un text est de le taper sur le clavier. En plus des claviers classiques, il existe de claviers braille, dont les plus récents se branchent sur une simple prise usb (l'utilisation de ce clavier sur plusieurs ordinateurs est certainement grandement facilité et la compatibilité matérielle doit être plus importante). Il est aussi possible de dicter son texte à l'aide d'un micro. Cela nécessite un certain temps de réglage à la première utilisation du logiciel (répéter des phrases ou des mots afin que celui-ci reconnaisse votre voix) et le résultat n'est pas garanti en terme d'orthographe ou, au pire, d'exactitude des mots (un mot pouvant être pris pour son homonyme ou un son pour un autre proche). Il est aussi possible d'utiliser un scanner doublé d'un OCR (logiciel de reconnaissance optique de caractères) qui identifiera le texte écrit sur l 'image de la page scannée… Enfin en théorie, car la qualité de ces logiciels est assez variable, et les plus performants coutent relativement cher.

Les outils libres et gratuits

Il existe des outils gratuits pour non voyants. Il existe même des outils libres, développés ou améliorés par des utilisateurs de ceux-ci. Ils ont des avantages : gratuité, adaptés aux véritables besoins des utilisateurs, réactivité des développeurs, etc. mais aussi quelques inconvénients. En effet, les il vaut mieux vérifier que des pilotes adaptés aux périphériques de votre ordinateur existent afin de pouvoir utiliser ceux-ci avec les outils libres choisis (mais les systèmes d'exploitation alternatifs étant de plus en plus pris au serieux, les problèmes de compatibilité diminuent), en particulier s'il s'agit d'un système d'exploitation complet incluant des logiciels préinstallés.

Le reproche généralement fait à linux (ou plutôt aux distributions linux) à tors ou à raison (et de plus en plus à tors puisque des distributions grand public graphiques existent depuis un certain temps) est de proposer une interface austère déroutante pour des utilisateurs habitués à Windows. Ce qui a longtemps été une cause d'impopularité de linux est donc plutôt un avantage pour les non-voyants qui ne profitent pas des outils graphiques et utilisent plus difficilement des fenêtres qu'ils ne peuvent pas voir.

Des outils propriétaires payants

Pas grand chose à dire, sinon que ça marche plus ou moins, ou pas du tout (suivant le logiciel) sous Windows Vista (mais ça, c'est vrai pour un peu tout) et que ça coute cher. Je mets les sites officiels, donc en anglais mais avec les dernières versions des logiciels. Il devrait être facile de trouver des descriptions en français de ces logiciels en cherchant leur nom sur Google.

Internet et l'accessibilité aux personnes souffrant de déficience visuelle

Internet qui se voulait au départ universel est inaccessible aux non-voyants à plus de 75%. Quel contradiction !

La recherche d'effet visuels choc au détriment de la compatibilité avec tous les navigateurs et du respect de la sémantique du code utilisé[1], l'utilisation à outrance des technologies "web 2.0", en particulier javascript (ou flash), sans alternative pour les utilisateurs n'utilisant pas ces technologies, tout cela (plus quelques erreurs dans la normalisation des règles d'accessibilité[2]) a fait qu'une grande partie des sites web actuels ne sont pas accessibles aux aveugles et aux mal-voyants.

Voir aussi

Conclusion

Je suis conscient que cet article est incomplet et qu'il a de nombreuses lacunes. J'espère donc que des commentaires viendront ajouter des précisions, donner des liens ou corriger les erreurs que je n'ai surement pas manqué de faire.

Je voudrais aussi donner l'adresse de deux blogs (étrangement, ils sont tous les deux suisses) : celui de Cédric, un jeune suisse aveugle de et son chien Neptune (Cédric et Neptune), ainsi que celui d'une maman devenue mal-voyante suite à un accident (Katouya) qui m'ont en partie motivé pour écrire cet article et d'où viennent certaines informations :

Notes

[1] Utilisation de tableaux pour aligner un menu, paragraphes vides pour sauter des lignes…

[2] Par exemple les accesskey, voir sur OpenWeb et sur AlsacréationS.